5 octobre 2006

Dinette...


On pourrait s'y tromper en effet, mais ces quatre objets sont essentiels à la réussite d'un Gong Fu Cha.

1/ La cuillère (ici en ébène) permet de doser facilement le thé en feuilles sans passer forcément par la balance. Une fois remplie, elle correspond à environ 6 grammes de Wulong (seulement ceux à feuilles roulées de type Dong Ding, Tie Guan Yin, ...) ce qui est le dosage parfait pour préparer un bleu-vert en Gong Fu Cha. Pour les autres thés, mieux vaut utiliser la balance. Mais cet objet en bois a surtout un rôle fondamental : éviter de toucher les feuilles de thé avec les mains, chose à ne jamais faire (sauf pour les Pu Er).

J'en profite pour rappeler quelques dosages de base pour une préparation classique en Gong Fu Cha (je reviendrai largement en détails sur cette notion une prochaine fois) :

Un Wulong : 6 grammes environ pour une théière de 10 cl.
Un Pu Er : 3 à 5 grammes selon ce que l'on recherche, également pour une théière de 10 cl.

Ces deux types de thés peuvent néanmoins être préparés plus simplement, à savoir dans une grande théière de 40 cl avec des dosages beaucoup plus faibles : 3 grammes mais avec une seule infusion, très longue : 5-7 minutes. Une technique non dénuée de charme mais moins riche en saveur que le Gong Fu Cha. En fait, la grande théière me sert surtout pour les thés moyens ou un peu éventés !

2/ La pique en bois quant à elle, permet de déboucher le bec des théières sans filtres intérieurs. La plupart des Yixing en terre épuisée ne possèdent pas de filtre. Les feuilles obstruent rapidement le trou unique de ces théières et empêche de verser facilement. La pique remplit donc parfaitement son rôle pour cet usage précis !

3/ Le pinceau est très utile pour patiner les théières. Au fil des infusions, l'intérieur des Yixing se culotte naturellement et l'extérieur commence subtilement à briller. Une bonne terre a tendance à s'assombrir un peu avec le temps en se recouvrant d'une jolie patine. Après chaque passage, j'utilise le pinceau sur la théière encore brûlante en essayant de répartir le thé sur toute sa surface de manière homogène. En fait je badigeonne les parois de thé. La chaleur aidant, le tout sèche presque instantanément.

4/ Le chiffon me sert à lustrer la théière juste après l'action du pinceau. Je la frotte vigoureusement tant qu'elle est chaude avec ce tissu en microfibres pour la faire briller au maximum. Si toutes ces opérations sont répétées régulièrement, les théières de bonne factures s'en trouvent assez vites métamorphosées !