24 décembre 2007

Joyeux Noël


Joyeux Noël à tout le monde.

Bonne nouvelle, il paraîtrait, selon mes informateurs secrets, que le Père Noël se serait mis au Gong Fu Cha ! Là-bas, chez lui dans le froid, il s'est épris de passion pour le thé chinois... (ça valait mieux pour lui car à force de carburer au schnaps de Laponie, la cirrhose lui pendait au nez !!)


Il n'est donc pas impossible que sa hotte sera remplie cette année de galettes, de théières et autres accessoires pour le thé. Je vous conseille donc de guetter sa venue et de vous installer confortablement à côté de votre cheminée mais pensez surtout à y déposez quelques coussins molletonnés car sinon votre théière risque de bien mal finir son voyage à travers la cheminée !!


Pour les mélomanes et pour ceux qui ont oublié le vrai sens de Noël (qui n'est pas, comme on pourrait le croire, la fête des commerçants ni une orgie de bouffe; il est toujours bon de le rappeler...), voici ma petite "playlist" de Noël; quatre disques pour la circonstance, quatre chefs d'oeuvre, des musiques magnifiques qui aideront l'auditeur à retrouver la beauté originelle de cette fête :

1/
MICHAEL PRAETORIUS (1571-1621)
- Polyhymnia Caduceatrix & Panegyrica -
Musica Fiata-La Capella Ducale (dir, Roland Wilson)
(Sony Vivarte S2K 62 929)

2/
HEINRICH SCHÜTZ (1585-1672)
- Weihnachts-Historie -
Concerto Vocale (dir, René Jacobs)
(Harmonia Mundi HMC 901310)

3/
MARC-ANTOINE CHARPENTIER (1643-1704)
- In Nativitatem Domini Canticum + Messe de Minuit -
Les Arts Florissants (dir, William Christie)
(Erato 8573-85820-2)

4/
JOHANN SEBASTIAN BACH (1685-1750)
- Weihnachts-Oratorium -
Collegium Vocale (dir, Philippe Herreweghe)
(Virgin VCD 7 90781-2)


Allez, bonnes fêtes, n'abusez pas trop des bonnes choses (pensez à la cirrhose du Père Noël...) et rendez-vous en 2008 pour de nouvelles aventures... ;-)

Philippe

PS : pas de sapin de Noël mais deux de mes bonsaï qui feront très bien l'affaire. Merci à Eric Laïs de me les avoir superbement taillés il y a deux semaines.

13 décembre 2007

Rrrr Zzzz !


Mercredi c'était hier et cette fois-ci, comme vous l'avez constaté, le nouvel article hebdomadaire que la planète entière attend impatiemment chaque mercredi soir la bave aux lèvres, n'a pas été publié sur la Galette de Thé. "O rage, ô désespoir, mais qu'allons-nous devenir..." se sont peut-être exclamés certains :-) (mes chevilles vont bien, merci ça va, elles n'ont pas encore explosé !!)

Non, non, rassurez-vous, je ne suis pas en phase d'hibernation même si on pourrait parfaitement le croire en regardant la photo du haut : je stocke, je stocke... Pire qu'un écureuil ! D'ailleurs à ce propos, j'ai trouvé la photo du seul écureuil au monde à fabriquer des galettes de Pu Er...


Je ne vous ai pas oubliés, fidèles lecteurs (et j'espère aussi lectrices...) mais je n'ai pas eu le temps cette semaine pour rédiger un post intéressant. Alors en attendant, restez chez vous, buvez du thé, même le plus mauvais, il sera toujours meilleur que le vin chaud vendu dans la plupart des baraques à merguez, euh pardon je voulais dire stands, du marché de Noël de Strasbourg qui ne ressemble presque plus à rien et qui n'a d'authentique plus que les clous rouillés des cabanes en bois !! Et par-dessus tout, pas le moindre stand de thé qui rehausserait un peu le niveau... Quelle misère, mais que fait la police ? ;-)

5 décembre 2007

Magnificat anima mea


Magnificat anima mea Dominum,
et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo.


Tels sont les premiers mots du Magnificat qui est un chant de louange à la Vierge Marie faisant partie des Vêpres, un office du soir particulièrement beau et émouvant.

Quel est alors le rapport avec le thé ? A priori aucun ! Cependant, en chantant dimanche dernier les Vêpres (il m'arrive de prêter occasionnellement ma voix à un choeur grégorien qui chante les offices en latin -messes traditionnelles en latin selon le rite tridentin St Pie V pour ceux qui connaissent-), j'ai voulu réécouter en rentrant chez moi un de mes disques favoris : les Vêpres de Monteverdi (1567-1643) dans une interprétation inégalée jusqu'à présent, celle de la Capella Reial sous la baguette inspirée de Jordi Savall.

Chef d'oeuvre parmi les chef d'oeuvres, ce monument de l'histoire de la musique sacrée occidentale rivalise de perfection avec les plus belles oeuvres telles que les passions de J.S. Bach. Monteverdi est très certainement mon compositeur préféré. Son oeuvre marque de plus la transition entre la musique de la Renaissance (XVIe s.) et la musique Baroque ce qui ouvre de nouveaux horizons sonores passionnants. L'enregistrement immortalisé par Jordi Savall et sa troupe est empreint d'un profond mysticisme. Le pouvoir de ces Vêpres transporte l'auditeur dans une dimension presque surnaturelle (lire l'explication érudite du chef dans le livret d'accompagnement).


Ce double CD sorti en 1989 vient tout juste d'être réédité sous le label AliaVox. Un prix très doux, un son remastérisé impeccable et une présentation luxueuse sous forme de digipack. Et c'est là que le parallèle avec le Pu Er intervient !

En effet, l'illustration de la couverture du coffret, sur laquelle on aperçoit le couronnement de Marie par le Christ, m'a immédiatement fait penser à une de mes plus belles galettes de Pu Er !


Les deux auréoles dorées des personnages me rappellent la magnifique(-cat !) galette n°9 de 1981, une acquisition toute récente pouvant également être assimilée à un chef d'oeuvre. Une "iron cake red mark", d'après le peu d'informations que je possède. Outre le fait que cette galette est exceptionnellement rare et désormais introuvable, elle a une particularité qui la distingue de ses consoeurs : sa finesse (moins d'un centimètre d'épaisseur) et sa dureté (il est très difficile de la casser).


Je ne peux m'empêcher désormais de faire un rapprochement entre la finesse et la forme peu banale de cette galette et l'aspect subtil et irréel des auréoles de tous ces saints immortalisés par les grands peintres de l'époque baroque !! Et oui, je sais c'est un peu tiré par les cheveux mais bon, une imagination trop foisonnante n'a jamais tué personne ;-)

Cette galette est semblerait-il un collector très prisé par les collectionneurs de Pu Er du monde entier. Epuisée depuis des lustres à la M3T, j'ai réussi miraculeusement à en racheter une à un ami qui en avait plusieurs (le chanceux !). Nous sommes dans un autre monde. Le monde de l'inaccessible, celui des Pu Er rares de collection. Une certaine quête de l'absolu, de la perfection. Etrange similitude avec le monde du sacré...

Quant au goût, j'en reparlerai plus en détail une prochaine fois. Je ne l'ai goûtée qu'une seule fois pour l'instant mais je peux d'ores et déjà vous dévoiler que dégustée en Gong Fu Cha tout en écoutant les Vêpres de Monteverdi, cette galette n°9 de 1981 vous fera perdre toute notion de la réalité... La sainteté à portée de main ! Une auréole risque même à terme de vous pousser sur la tête... !!!


CLAUDIO MONTEVERDI
Vespro della Beata Vergine 1610
La Capella Reial (dir, Jordi Savall)
(Alia Vox AVSA9855)

28 novembre 2007

Pu Er et les lilliputiennes



Les petites théières, c'est l'ultime parade selon moi pour affronter la hausse actuelle des prix du marché des Pu Er. De la même façon, il est préférable pour dépenser moins de carburant de rouler en petite voiture plutôt qu'en 4x4.

Pour ma part, je me suis entouré de 4 merveilles d'environ 5-6 cl. Des théières de potier, magnifiques et qui possèdent toutes un je-ne-sais-quoi de plus par rapport à leurs grandes soeurs. Les infusions sont généralement bien plus juteuses, plus "grasses" avec des parfums fortement concentrés et très présents (comme pour les huiles essentielles).


Comme le souligne Raphaël dans son dernier article, la raréfaction des Pu Er anciens exige la mise en place d'un plan B. Je suis bien du même avis que lui. De plus, comme je ne fais pas parti de ceux qui s'extasient devant un Pu Er très jeune en lui trouvant quantité de parfums maaaagnifiques, je préfère continuer de côtoyer le passé en essayant d'explorer des voies détournées pour y arriver.

Pour se faire, il est indispensable de prolonger la vie de mes Pu Er anciens (donc de les économiser) par tous les moyens. Je n'arriverai jamais à apprécier autre chose que ce goût si typique, si caractéristique d'un Pu Er âgé qui correspond à mes yeux au seul et véritable goût de Pu Er. Je n'aurais très certainement jamais été séduit par ces thés si je n'avais connu que des Pu Er de 1 an d'âge. Par bonheur, le premier véritable Pu Er que j'ai bu dans ma vie était un n°11 de 1985. Imaginez un peu le marquage au fer rouge de mon esprit : le Pu Er ce sera désormais ces parfums ou rien d'autre.... !

Il par conséquent impensable que j'attende 20 ans pour apprécier enfin les jeunes, car j'ai bien l'intention d'essayer de tenir encore 20 ans avec mes Pu Er de 20 ans !! Pour y arriver, vous l'aurez deviné, la solution miracle saute aux yeux : la théière microscopique qui préserve son stock de grands crus.


Toutes les techniques d'infusion peuvent être testées mais une seule est économiquement efficace car elle n'affectera pas trop nos précieux trésors : le Gong Fu Cha dosé à 2 grammes dans une théière de 5-6 cl. Cette réalité est peut-être la principale raison de la difficulté de se procurer des théières minuscules de qualité. Les amateurs avertis de Pu Er de par le monde, sûrement confrontés aux mêmes problèmes, gardent jalousement leur petites théières et ne les revendront probablement jamais afin de pouvoir perpétuer encore bien longtemps ces moments de bonheur indescriptibles comme ceux passés à déguster par-exemple une galette n°13 de 1984. Quelle galette des années 2000 arrive à procurer un plaisir similaire ? A mon sens, aucune !

Mes petites théières (de gauche à droite circulairement) :

- taïwanaise de potier (6 cl) -M3T- pour les Pu Er
- taïwanaise de potier (6 cl) -M3T- pour les wulongs boisés et fruités
- taïwanaise de potier (6 cl) -M3T- pour les wulongs fleuris
- taïwanaise de potier (5 cl) -Tea Masters- pour les Pu Er

La petite théière qui repose sur la galette 1984/13 est celle de Tea Masters. Excellente et très proche de la qualité des Yixing en "terre épuisées" de la M3T. Ce sera mon ultime théière qui clôturera définitivement ma collection !

21 novembre 2007

Pu Er Dong Ding


Retour à mes premières amours... Le Dong Ding de Taïwan. C'est grâce à ce dernier que je suis tombé un jour dans la marmite du Gong Fu Cha de laquelle je ne suis plus jamais ressorti ! Mon premier choc, un Dong Ding d'entrée de gamme bu à la M3T : les petites tasses, la petite théière, le pot de réserve et tous les gestes et ustensiles qui participent à l'ambiance. Que de souvenirs... mon oeil est tout humide !

J'ai cependant délaissé un peu ces derniers temps les Wulongs au profit des Pu Er qui furent par la suite un choc encore bien plus important, mais ceci est une autre histoire... Le Dong Ding a conservé une petite place à part dans mon coeur : la nostalgie de mes débuts incertains très probablement.

Toujours attentif aux nouvelles références proposées chaque saison par Stéphane de Tea Masters, je dérogeais cette année à la règle de liquider (comprenez -jeter-) le stock de bleu-verts de l'année écoulée au profit des nouvelles récoltes si attirantes de par leur fragilité et leur fraîcheur absolue.

Ayant encore en stock pas mal de Wulongs datant de 2006, je ne souhaitais pas passer une nouvelle commande de ces merveilleuses récoltes 2007 avant d'avoir consommé tous les vieux clous âgés de plus d'un an. Je m'étais dit qu'au pire ils seront un peu éventés et moins parfumés mais encore tout à fait buvables...


Mais quelle erreur d'appréciation car ils méritent bien mieux que le terme de buvable, ils me paraissent tout simplement meilleurs que frais !

Par exemple le Wulong Dong Ding 'classique' 2006 de Tea Masters s'est arrondi en un an. Les notes fleuries sont nettement plus fruitées, plus sucrées. La liqueur a un aspect gras en bouche et pénétrant qui explose les papilles. Les parfums sont éclatants, sans la moindre agressivité avec une très belle tenue et un final magnifique. On sent le fruit mûr. Je préfère largement ce Dong Ding aujourd'hui qu'au printemps 2006. Un calme s'est emparé de ces feuilles transformant la fraîcheur de départ en une belle maturité créatrice de goût.

Mais comment est-ce possible ?? Est-ce dû à un stockage impeccable sans faille (en toute modestie bien-sûr !) ou tout simplement à la qualité exceptionnelle de cette référence ? Je n'ai jamais douté un seul instant de la haute tenue des thés de Tea Masters mais une telle amélioration de goût sur un Wulong, là je dois l'avouer, c'est la première fois que je suis confronté à une telle énigme !!! Stéphane (ou une autre personne) aurait-il un élément de réponse ?


Avant de tirer une quelconque conclusion hâtive, il serait intéressant de goûter à nouveau ce même Dong Ding dans un ou deux ans. Le problème est que mon sachet commence à se vider furieusement... Des amateurs pour tenter l'expérience ?

Si maintenant les Wulongs se prennent pour des Pu Er en se bonifiant avec le temps, on n'est vraiment pas sortis de l'auberge :-))

14 novembre 2007

Le thé c'est grave cher !!


Un post faisant écho à un fil de discussion sur le blog Tetsubin.

Kevin étudiant en sociologie (donc en grève forcément...) et épris d'idéologie chinoise (logique dans ce milieu de cocos), pris goût un jour au thé. Grand bien lui en fasse. Un intérêt soudain après une soirée entre potes où il était question de refaire le monde après dix joints et autant de bouteilles de Gato Negro (c'est chilien, cool, des camarades en lutte...).

Le lendemain, notre héros décida de parfaire sa culture en thé. Il se rendit dans l'hyper de son quartier et acheta un assortiment de thés de Chine qu'il jugea fort opportun : 5€ la boîte de 20 sachets. C'est un peu cher selon lui mais pour du thé vert, ça les vaut sûrement car c'est la classe, ça déchire !

Ayant parcouru assidûment les nombreux blogs sur le thé, notamment certains très réacs (sic) qu'il exècre particulièrement mais qu'il ne rechigne pas pour autant à consulter pour y puiser quelque inspiration, il se lança un beau matin dans une ébauche de préparation de thé. A coup de renfort d'encens et de musique Zen (en MP3 car il ne faut surtout pas concéder un seul centime à l'industrie du disque; "salopards de capitalistes" dixit Kevin...), il trempe son sachet dans sa grande théière d'un litre payée tout de même 15€. Attention, Kevin se lâche. Figurez-vous pour acheter cet objet, il a été obligé de renoncer à son nouveau tee shirt à l'effigie du Che, son idole qu'il voulait s'offrir pour être dans le vent et surtout pour épater Marion une copine rencontrée dans un collectif de défense des sans-papiers.

"Mais Grands Dieux, que se passe-t-il, ce thé n'a-t'il donc aucun goût ? Je ne comprends pas..." s'exclame-t-il, "... j'ai pourtant pris du haut de gamme. Grave, car 5€ c'est déjà pas donné... ". Kevin, jamais découragé ni à court d'idées (normal il brasse du vent en socio), décide de corser son infusion en utilisant simultanément deux sachets qu'il oublie dans sa théière d'un litre. Au bout de 10 minutes, il goûte le breuvage qui commence heureusement à lui plaire. Le goût du thé doit ressembler à ça selon lui. Il décide d'en parler sur son blog et de partager avec d'autres djeun's sa longue expérience de l'art du thé. Soit, pourquoi pas. Aussi décide-t-il pour conclure de prendre encore quelques photos pour illustrer ses propos : deux autres sachets passent à la trappe. Déja 5 sachets pour 3 litres, soit 1,25€...

Au bout de quelques jours à peine, Kevin a épuisé sa boîte de 20 sachets. Mais il s'est régalé et pour pas cher d'après lui : 10 litres de thé pour 5€. C'est mortel trop cool ! Mais hélas, va falloir recharger la mule, à savoir en racheter... Au passage, il en a profité pour dénoncer sur certains blogs le prix prohibitif des thés soit-disant haut de gamme : exemple les 20€ pour 100g d'un vrac de Pu Er de qualité vanté par plusieurs blogueurs qui l'ont acheté dans une maison de thé célèbre. "Quel scandale, mais c'est hors de prix, des voleurs, des escrocs. Une boutique qui pue le fric, pour ces salauds de riches... Je suis un pauvre étudiant, moi... " rétorque Kevin en colère sûrement le poing levé.




Et pendant ce temps-là, ces mêmes amateurs de thé un rien plus futés que notre Kevin encore trop perdu dans ses rêves utopiques d'un monde meilleur, se régalent depuis des semaines avec leurs 100 g qui durent, qui durent, qui durent... Kevin quant à lui en est à sa 5e boîte de thé bas de gamme à 5€ (soit 25€ au total) alors que les autres dégustent toujours tranquillement leurs 20€ de vrac "haut de gamme" et en sont à leur 50e Gong Fu Cha.

RAISONNEMENT :

option "thé haut de gamme" si hors-de-prix aux yeux de Kevin :

- 100 g de vrac à 20€ soit 0,20€ le gramme.
- 2 g environ sont utilisés dans une théière de 10cl pour préparer un Gong Fu Cha qui permet de boire au-moins 1 litre de thé (une dizaine de passages avec les mêmes feuilles) soit 0,40€ le litre.
- les 100 g permettent par conséquent la préparation de 50 Gong Fu Cha soit une cinquantaine de litres de thé !!!

option "thé bas de gamme" pas cher pour le bonheur de Kevin :

- une boîte de 100 g contenant 20 sachets et coûtant 5€.
- un litre d'eau nécessite au-moins deux sachets pour que le futur breuvage se rapproche un peu du goût de thé.
- une boîte permet donc de préparer 10 litres de "thé".
- pour préparer les 50 litres de thé comme ci-dessus, il faut 5 boîtes, soit au total : 25€.... cqfd .... grand moment de solitude pour notre pauvre Kevin ;-)

Moralité de l'histoire : un choix de vie : 25€ pour un thé minable mais "politiquement correct" ou 20€ pour un thé de prestige mais prédestiné soi-disant à ceux qui en ont les moyens selon une réputation décidément encore très tenace.

Bref, quoiqu'il en soit, la conclusion de cet exposé (certes un peu long... désolé !) est la suivante : un thé bas de gamme sera TOUJOURS plus cher qu'un thé haut de gamme. Pour ceux qui n'auront toujours pas compris le raisonnement, passez définitivement à autre chose, il y a tellement d'autres passions dans la vie (musique, livres, sport, photo, cinéma, etc, etc...) que le thé mais sachez que toutes ces sources de plaisir nécessiteront à un moment ou à un autre des dépenses bien plus importantes que celles généralement octroyées au thé qui restera, quant à lui, encore bien longtemps ce qu'il y a de moins cher au monde. Et comme disait si justement Michel du blog Teajar : le thé est coûteux mais pas cher.

7 novembre 2007

Griserie de Novembre


Une bien triste journée de repos aujourd'hui : temps gris, peu de lumière, pluie, feuilles mortes tapissant les sols. Une colonie de corbeaux squattent même les arbres d'en face depuis quelques jours. Bref, on est en novembre ! En même temps, ce type d'ambiance n'est pas pour me déplaire.

Aussi n'avais-je pas vraiment envie de me lancer dans une dégustation prestigieuse mais à défaut, je me suis rabattu sur une galette quasiment oubliée : la n°14 de 1996 qui errait parmi mes belles galettes des années 80. A vrai dire, je ne me souvenais presque plus que j'avais cette référence en stock, c'est dire que le souvenir laissé par ce Pu Er acheté à la M3T était bien éphémère !

Et pourtant, cette galette modeste (même son prix l'était...) a bel et bien évolué de manière positive. La précédente dégustation doit remonter à bien des années. En relisant mes notes de l'époque, je la trouvais intéressante mais guère plus. Elle me parut surtout assez agressive avec des parfums trop tranchés et peu subtils, limite amers. C'est probablement pour cette dernière raison que j'avais quelque peu négligé cette brave galette.

Or cette amertume, un peu désagréable, s'est métamorphosée en quelque chose de bien rond qui rajoute beaucoup de gras à l'ensemble. Les parfums ne sont plus noyés comme auparavant mais se distinguent parfaitement. La jeunesse est toujours présente mais une espèce de maturité de mi-parcours vient emboîter le pas. Franchement, je suis surpris de cette évolution !


Alors que dois-je en conclure ? Est-ce dû à la qualité intrinsèque de ce Pu Er ou à la qualité de son stockage chez moi (en toute modestie bien-sûr...) ? La question mérite franchement d'être posée car au départ ce Pu Er ne semblait pas appartenir à la famille des très grands crus, cette race de seigneurs qui a pour destin de vieillir tranquillement et de se bonifier pour devenir une légende. Non, il s'agit en fait d'une galette de consommation courante, banale. Probablement un mélange de différentes provenances.

Si cette amélioration est liée au stockage, j'en serais étonné mais infiniment ravi !!! Vous imaginez un peu ce que pourrait donner dans quelques années certaines références comme la 1998 n°31 ou la 1999 n°30 ?... Un bonheur que je n'ose à peine espérer.

Néanmoins, pour sa réussite, ce Pu Er nécessite d'après moi une théière qui monte très haut en température et surtout pas un Zhong qui réveillerait à tous les coups cette amertume apaisée. J'ai utilisé ma Yixing en "terre épuisée" de 12 cl à parois très épaisses qui maintient si bien (et si longtemps) la chaleur.

Certains aspects de ce thé m'ont immédiatement rappelé le très joli vrac n°23 de 1997 que beaucoup apprécient à juste titre, moi le premier. Je pense ne pas trop me tromper en prétendant que les caractéristiques communes à ces deux Pu Er sont les suivantes : notes fruitées, un rien camphrées et une belle fraîcheur évoquant un peu l'amande encore jeune.

Finalement une journée bien moins grise et bien plus joyeuse que prévue !

31 octobre 2007

Requiem Aeternam


Requiem aeternam dona eis, Domine :
et lux perpetua luceat eis.

Te decet hymnus, Deus, in Sion,
et tibi reddetur votum in Jerusalem :
exaudi orationem meam;
Ad te omnis caro veniet.

Requiem aeternam dona eis, Domine :
et lux perpetua luceat eis.

En cette période de la Toussaint et plus précisément du 2 novembre où l'on commémore la mémoire de tous les défunts, je souhaitais rendre "hommage" à quelques Pu Er censés être exceptionnels (... et donc chers ndlr) mais qui dès l'origine étaient sans goût. A ces galettes & briques sans vie, sans relief, sans rien. A ces Pu Er qui possèdent le don miraculeux de transfigurer l'eau chaude en H2O... !

Et pourtant j'ai tout essayé : en Yixing ancienne, en taïwanaise, en zhong, en théière en porcelaine, en mug avec oreilles de Mickey, en intraveineuse, etc... Rien toujours rien !! J'ai également chargé le mulet en me risquant à des dosages de fou du genre "à-la-Fortunato" (cf. fin du post précédent)... Rien n'y fit. Toujours d'une platitude impressionnante.

Et si au-moins on y sentait quelques rares parfums de potiron, ces Pu Er pourraient à la limite évoquer et surtout se substituer à cette fête RIDICULE d'Halloween mais non, hélas il n'en est rien.

Quelle tristesse ! Mais dans mon infinie bonté, j'ai réussi à leur éviter le purgatoire (càd la benne à ordure !!). En effet, ces Pu Er me servent généralement à culotter mes théières nouvellement acquises qui ont besoin d'être réveillées. Un bien étrange paradoxe en somme : ressusciter des théières anciennes avec du thé "mort" !!

In memoriam :

- Galette n°4 de 1986 (Maison des Trois Thés)
- Brique Xiaguan Ripe Pu-erh de 1997 (Yunnan Sourcing)
- Brique Jiang Cheng de 1990 (Tea Masters)


Que leur âme repose en paix.
(remarque : afin de ne faire de tort à personne en particulier, j'ai cité les Pu Er "morts-vivants" les plus représentatifs de mes trois principaux fournisseurs)

Pour les mélomanes, je conseille un disque magnifique pour la circonstance : le Requiem d'Ockeghem (1420-1497) interprété magistralement par l'ensemble Organum. Croyez-moi, ça change du sempiternel Requiem de Mozart qui est, selon moi, une oeuvre bien moins intéressante car moins aboutie et spirituellement nettement moins profonde.

Johannes OCKEGHEM : Requiem
Ensemble Organum (dir, Marcel Pérès)
(Harmonia Mundi HMC 901441)



PS : un grand merci à Emmanuel et Guillaume pour l'envoi d'échantillons de Pu Er de la M3T que je ne connaissais pas encore :-)

24 octobre 2007

Trois petites théières entre amis


Pour Lionel et Alexandre, qui me l'ont demandé à plusieurs reprises, voici les photos de mes trois nouvelles théières.


La plus petite (env. 5 cl) est une taïwanaise de potier très connue par les clients fidèles de la Maison des Trois Thés. En effet, elle officie là-bas pour la dégustation des Pu Er sur place. Cette théière est aussi célèbre car il s'agirait d'après Mme Tseng de l'une des plus performantes pour les Pu Er jamais produites. D'après ce que j'en sais, elle aurait été fabriquée à seulement 20 exemplaires dans le monde entier selon une technique particulière de coulé-moulé par un potier qui ne désire pas en produire davantage. La terre est sublime et très dense ce qui lui permet de monter très haut en température. Pour l'instant, les tests sont plus que concluants... La grosse claque, quoi ! Merci de tout mon coeur à la personne qui me l'a revendue...


La suivante, ramenée précédemment de mon séjour à Paris, est également une taïwanaise de potier de la M3T que j'utilise avec les Pu Er très jeunes, peu fermentés car elle a été fabriquée à l'origine pour être utilisée avec les Dan Cong. Comme je n'affectionne pas particulièrement cette famille de Wulongs, je m'en sers pour les jeunes Pu Er encore très verts. Sa contenance est de 8 cl, les parois sont très fines ce qui en fait une théière d'une légèreté étonnante (on ressent cette légèreté dans le rendu des infusion; c'est très curieux...).


La dernière est une taïwanaise brune de 10 cl. Il s'agit de ma toute première théière de cette couleur. J'en déduis que c'est une Zisha mais sans en être certain à 100%. La terre est vraiment très belle, légère et semble particulièrement à l'aise avec les Pu Er "cuits". J'ai testé deux vracs (83 et 92) et je dois reconnaître que les arômes sont bien différents de ceux laissés par une théière Zhuni (rouge) ou une Duanni (plus orangée-jaune). Comme je n'ai aucune explication à apporter pour comprendre ce type de phénomène, je laisse le soin à ceux qui le souhaitent d'en parler (Stéphane, etc...). J'ai surtout l'impression que cette terre sombre est particulièrement poreuse et relativement tendre. J'adore !!


J'ai passé un moment vraiment agréable avec l'ami Fortunato qui pour l'occasion a ramené une partie de son matériel de thé japonais sur son lieu de travail... Un excellent souvenir avec un personnage à forte personnalité, passionné et fort sympathique !

Ben oui, c'est bien moi, comme ça vous aurez vu une fois ma tronche, profitez-en bien car ce n'est pas sûr que je laisserai cette photo bien longtemps sur le blog !!! Photo prise par Fortunato lors de notre brève rencontre. Je lève mon bol de Matcha (de la mort qui tue... quel dosage de fou, hein Fortu... ?!!) à tous ceux qui m'ont permis d'avoir de si belles théières et bien-sûr à vous tous, fidèles lecteurs !

18 octobre 2007

Casse-Noisette


La curiosité du jour, car il s'agit bien d'une curiosité, est une brique de 250 g de la Menghai Factory achetée cet été chez Yunnan Sourcing.

Un Pu Er très original dans sa conception : des noisettes de Pu Er compressées appelées "Lao Cha Tou". Une brique datant de 2006 et constituée de feuilles qui ont entre un et quatre ans.

Je n'ai pas très bien compris (les anglophones trouveront un petit explicatif sous la description de cette brique) mais je suppose qu'il s'agit d'un mélange de feuilles ayant subit un processus de fermentation particulier. Puis une soufflerie trie ces feuilles selon leur taille qui finissent par se transformer en noisettes. Enfin, les noisettes sont compressées pour former la brique finale. Bref, pas très clair tout ça !!

Quoiqu'il en soit, je m'attendais à un concept marketing sans grand intérêt. Or j'ai été agréablement surpris par ce Pu Er. Evidemment, il ne s'agit pas d'un grand cru millésimé ni de théiers sauvages ou millénaires, etc, etc,... mais probablement de théiers basiques venant des quatre coins du Yunnan !! Ce n'est pas grave car le résultat est surprenant et étonnamment agréable.


Dosage : 3 grammes. Préparation en Gong Fu Cha dans une taïwanaise de 5 cl.


Il s'agit, vous l'aurez compris, d'un Pu Er "cuit". Les feuilles exigent l'eau la plus chaude possible afin de permettre à ces fameuses noisettes de s'ouvrir facilement et de s'exprimer pleinement. Et là, surprise : une liqueur limpide (bon signe en général) très parfumée, joliment boisée sans aucune note de moisi ni de cave humide pourrie comme c'est si fréquemment le cas avec les "cuits" bas de gamme.

Pour autant ne vous attendez surtout pas à trouver des odeurs de champignon, de terre humide, au contraire, vous serez surpris par un goût prononcé de miel, de vanille. Absolument aucune odeur disgracieuse de fumée. Une belle longueur en bouche avec beaucoup de rondeur et de velouté. On n'est pas très éloigné de la douceur d'un Dian Hong Gong Fu (thé rouge chinois).

Cette légèreté agrémentée de ces notes miellées apportent un côté aérien à l'ensemble. Beaucoup de finesse pour une brique qui de prime abord ne m'inspirait aucune confiance mais plutôt dédain. Comme quoi, les apparences sont souvent trompeuses !

Très intéressant, vraiment.

10 octobre 2007

Quoi de neuf Docteur ?


Pas mal de nouveautés à la M3T. Pour commencer une de taille : la carte comporte désormais la provenance de tous leurs thés. Quel changement, c'est limite déroutant quand il s'agit de choisir quelque chose !

Cette nouvelle façon de faire va permettre de clouer définitivement le bec aux râleurs qui se plaignaient régulièrement sur nos blogs du manque de transparence de la M3T. Bien vu de leur part.

Je confirme, les Pu Er des années 80 se limitent désormais à quelques références mais qui ne manquent cependant pas d'intérêt comme les très belles galettes 1980 n°19 et 1983 n°20 toujours disponibles à la vente en quantités ultra limitées et que je conseille à tous. Il reste quelques Tuo Cha et briques très intéressants, voire prestigieux et des vracs incontournables. C'est à peu près tout en Pu Er de cette décennie qui a fait si longtemps le bonheur de tant d'amateurs de la M3T. Fini, on oublie, hélas...

Les réelles nouveautés en Pu Er sont les quatre petites galettes (200g) de 2007 produites par la M3T et mises en vente vendredi dernier. Un emballage relooké avec logo de la maison et une quantité d'informations utiles (date de fabrication, de cueillette, jardins, type de théiers, numéro de série, etc...). Ces Pu Er sont issus de théiers anciens voire séculaires pour les plus prestigieux d'entre-eux. Madame Tseng a bien insisté sur le fait qu'un théier séculaire a souvent plusieurs siècles et ne doit nullement être confondu avec la dénomination "théiers anciens" qui sont âgés de quelques dizaines d'années seulement. Soit ! Petite précision supplémentaire, ces thés sont cultivés sans engrais.

J'ai goûté à deux galettes avec Raphaël (Blackteapot) et Antonio, un de nos fidèles lecteurs. OK c'est du très jeune mais du très bon. Une liqueur avec beaucoup de "gras", des notes très fruitées (pastèque). Il est indéniable que ces belles galettes ont du potentiel. Je ne rentrerais pas dans le débat habituel du genre "comment vont-elles vieillir... est-on vraiment sûr du résultat dans 20 ans ?... etc, etc..." car de toute façon, d'après Mme Tseng, nous n'avons plus le choix. En effet, il faudra bien s'habituer un jour au goût des Pu Er très jeunes car le vieux a complètement disparu. Une autre particularité de ces nouvelles galettes : elles ont été formées sur des moules en pierre, une technique traditionnelle malheureusement abandonnée depuis longtemps. Les feuilles sont préservées car la compression est souple et très équilibrée d'après ce que j'ai compris.

Mes acquisitions :

- un Tuo Cha (200g) de 1988 n°14 (que je ne connaissais pas mais qui est vraiment délicieux. Pour l'anecdote, il s'agirait du Pu Er de "tous les jours" que boit Mme Tseng chez elle...)
- du vrac 1983 n°16 (rien à dire, c'est tellement bon)
- un carré 1980 n°3 (bientôt épuisé, sniff !!)
- des cubes Fu Zi Zhuan de 1987 (un classique)
- une petite galette (100g) de 2007 n°53 (une nouveauté mais ne faisant pas partie des 4 galettes produites par la M3T mais une fabrication simplement supervisée par Mme Tseng)
- une théière taïwanaise de potier initialement prévue pour les Dan Cong mais qui peut être utilisée pour préparer les Pu Er très jeunes. C'est dans cette optique précise que je l'ai achetée. Légère comme une plume, minuscule; superbe !

Je reviendrai bien sûr sur tout ça une prochaine fois.

Pour conclure, précisons qu'il n'y a pas que des nouveautés en Pu Er mais bien évidemment aussi en Wulongs, Dan Cong, Rochers, etc... ; je laisse le soin à Alexandre d'en parler s'il le désire, ça le poussera peut-être, enfin, à se lancer dans la création de son propre blog. L'autre soir, Raphaël, Jeancarmet et moi avons insisté lourdement et je trouve qu'après 5 (ou 6 ?) verres de vin dans le nez, il était à deux doigts de vouloir s'y lancer... N'est-ce-pas Alex ? Alors on compte vraiment sur toi :-)

UPDATE : je viens de trouver une petite vidéo de la Maison des Trois Thés sur Dailymotion, c'est ici.

3 octobre 2007

En attendant...


... mon retour de Paris et plus précisément de la Maison des Trois Thés où il y aurait semblerait-il d'après mes informateurs, pas mal de nouveautés. Ca promet !!

J'essayerai de vous raconter tout ça en détails et j'invite surtout ceux qui n'y sont jamais allés à s'y rendre ne serait-ce qu'une fois dans leur vie car aucun endroit, non absolument aucun, n'égalera jamais la magie de ce lieu unique qui devrait être le seul et véritable "palais des thés" digne de ce nom (enfin si j'ose dire...) !

Alors en attendant, vous pouvez toujours faire un petit saut sur le tout nouveau blog d'un redoutable spécialiste et fin connaisseur de thés verts japonais, j'ai nommé le Sieur Fortunato !

DERNIÈRE MINUTE :
Encore un tout nouveau blog assez joliment présenté : Cha u Thé. Il n'y a pas de raison de ne pas lui rendre une petite visite !

19 septembre 2007

Tous les Pu Er du monde...


Rrrraaahhh qu'il est bon de faire une petite sieste sur des coussins de Pu Er !!

Rien de spécial à vous raconter, juste deux petites photos. Je vous présente ma basse de viole française à 7 cordes... Une grande histoire d'amour, hélas terminée... !

Eh oui, je n'en joue plus guère (après 10 années d'efforts, j'étais toujours aussi nul...!) mais je vous invite néanmoins à écouter l'un des enregistrements récents du maître absolu de la viole de gambe, j'ai nommé le grand Jordi Savall qui s'est fait connaître du grand public grâce au film "Tous les Matins du Monde".


Je trouve que les sonorités plaintives de la viole se marient particulièrement bien avec la douceur des Pu Er. L'aspect ancien, poussiéreux, boisé de ces thés ainsi que leur richesse aromatique me rappellent toujours le côté mélancolique, sombre, nostalgique de la viole de gambe et surtout l'infinie délicatesse de son timbre unique. Le bois d'une viole respire, évolue avec le temps. Les années qui s'écoulent lui procurent de la matière, de la profondeur ce qui permet d'obtenir des sonorités chaudes de plus en plus rondes et matures... Tiens, tiens, ça ne vous fait penser à rien d'autre ? ;-)

Je tiens tout de suite à vous rassurer, je ne stocke pas ma viole dans une jarre à Pu Er !!!



MARIN MARAIS
Suite d'un Goût Etranger
Pièces de Viole du IVe Livre, 1717
JORDI SAVALL
(AliaVox-AVSA9851) 2CD

17 septembre 2007

Jeune diplômé


Certains pseudo Maîtres de Thé arborent un faux diplôme dans leur magasin pour duper leurs clients et gonfler leurs ventes. Eh bien j'ai décidé d'en faire autant pour faire exploser les statistiques ! La preuve que la vigilance doit toujours être de mise en matière de thé (surtout chinois...).

Je m'envole pour New-York demain matin pour recevoir cette très haute distinction des mains de la Reine d'Angleterre venue s'approvisionner en Yunann et Keemun chez l'ami Bush !

Pour celles et ceux qui auraient raté leur bac ou leur doctorat, il est toujours possible de se rattraper ici. C'est étonnant comme un bout de papier et quelques signatures peuvent donner de l'importance à quelqu'un et ceci même virtuellement ! La reconnaissance ne tient vraiment pas à grand chose dans notre monde moderne...

12 septembre 2007

Excalibur


Merci pour tous vos sympathiques messages que j'ai reçus ces derniers jours me demandant des nouvelles de la Galette de Thé.

En attendant une hypothétique reprise d'activité de ce blog, je vous présente ce couteau à Pu Er acquis cet été chez Yunnan Sourcing. Un petit ustensile fort intéressant car très pratique pour casser des bouts de galettes ou de briques en douceur. Telle la légendaire épée magique, une bonne prise en main de l'objet permet de détacher les feuilles délicatement préservant ainsi la qualité de ces dernières.


Pour patienter et pour la circonstance, je vous conseille d'écouter un disque de musique médiévale magnifique du temps des Chevaliers de la Table Ronde. Fascinante reconstitution musicale témoignant d'une époque lointaine qui ne cesse de fasciner nos contemporains en perte de repères et surtout de valeurs...

Allez à bientôt, peut-être, (je n'ai pas encore vraiment tranché, jeu de mots facile...!), vive le Pu Er, vive le Roy, vive les Croisades et "bonjour chez vous" :-)



RICHARD COEUR DE LION
Troubadours et Trouvères
ALLA FRANCESCA
(Brigitte Lesne)
CD Opus 111

6 juillet 2007

Bonnes vacances


Je n'ai pas la chance, hélas, de partir en vacances cette année mais j'en profiterai pour boire beaucoup de Pu Er et rédiger en avance les articles de la rentrée car la Galette va faire une pause estivale de quelques semaines...

Je tiens aussi à vous informer que j'ai retiré de mon blog différents articles et commentaires qui dénigraient certaines enseignes de thé et ceci pour éviter de leur porter préjudice. Si tel a déjà été le cas, je tiens à leur présenter mes plus sincères excuses.

Bonnes vacances à toutes et tous et n'oubliez pas pour autant de boire du thé car le Pastis et le Rosé ne sont pas franchement indiqués pour votre santé !!

A bientôt.
Philippe, La Galette de Thé

2 juillet 2007

Bonjour chez vous, Numéro 6 !


– Où suis-je ?
– A(u) (Village) la Maison des Trois Thés.
– Qu'est ce que vous voulez ?
– Des renseignements.
– Dans quel camp êtes-vous ?
– Vous le saurez en temps utile... Nous voulons des renseignements, des renseignements, des renseignements.
– Vous n'en aurez pas !
– De gré ou de force, vous parlerez.
– Qui êtes-vous ?
– Je suis le nouveau Numéro Deux.
– Qui est le Numéro Un ?
– Vous êtes le Numéro Six.
– JE NE SUIS PAS UN NUMÉRO, JE SUIS UN(E) (HOMME) GALETTE LIBRE
– Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! ...


Petit clin d'oeil et libre adaptation du célèbre générique de la série mythique des années 60 : LE PRISONNIER. Pleine de mystère, d'images allégoriques, de poésie, de suspens... cette série ne finit pas d'envoûter celui (comme moi) qui visionne une enième fois les 17 épisodes qui plongent le spectateur dans un univers oppressant totalement fascinant. Chaque personnage du village (Portmeirion, Pays de Galles, Angleterre) duquel il est impossible de s'échapper porte un numéro. Le numéro 6 (interprété par l'excellent Patrick McGoohan), agent secret démissionnaire, est le protagoniste principal de la série. Les identités des personnages s'effacent toutes derrière des chiffres... Tiens, ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, les mystérieux numéros des galettes, briques et autres Tuo Cha de la Maison des Trois Thés !! Mais qui peut bien être le mystérieux Numéro Un à la M3T que l'on "découvre" dans le dernier épisode de la série ?...

Pour ceux qui connaissent la série, l'espèce de gros ballon mystérieux (appelé le Rôdeur) qui ramène ceux qui tentent de s'échapper du Village, me fait toujours penser à la forme d'une galette de Pu Er, comme quoi, on retombe toujours sur ces pieds !

Pour plus d'infos, voici deux liens officiels du Prisonnier : ici et ici. Ne loupez sous aucun prétexte cette série, la seule que l'on peut réellement appeler "culte" ! Procurez-vous le coffret DVD et vous comprendrez pourquoi cette série ne finit pas de fasciner des générations de fans... Mon conseil : foncez dans le magasin le plus proche et achetez-le, il vient juste d'être réédité, ça vous changera un peu des galettes de Pu Er à ne plus savoir qu'en faire ;-)

NB : la série date de 1967; il me reste encore quelques grammes d'un autre objet mythique de la même année, à savoir la très belle brique n°2... Bref une année qui a vu le jour de deux chefs-d'oeuvre absolus.

27 juin 2007

Galette aux noix


Pour le amateurs de gâteau aux noix, d'huile de noix ou autre aliments à base de ce fruit, voici une galette très intéressante car assez originale au niveau goût.

La galette Galette Mengku Certified Organic Single-Estate de 2006 achetée chez Yunnan Sourcing est un bien joli produit, soigneusement travaillé. Les feuilles sont magnifiques. Elles sont certifiées bio.

Cette galette n'est pas constituée d'un mélange de feuilles de différentes régions comme c'est souvent le cas, non au contraire, elles proviennent du même endroit, à savoir de la plus haute montagne à thé du Yunnan. Apparemment il s'agit de vieux théiers sauvages. Une production limitée à 10000 galettes (5000 kg).

Ce thé d'altitude est très riche en huiles essentielles. Les arômes sont tenaces, soutenus, puissants. Les notes de noix sont vraiment inattendues pour un Pu Er si jeune. On sent que ce produit a été élaboré avec un soin particulier, on est bien loin des productions industrielles insipides d'autres Pu Er factories célèbres. La Mengku Shuangjiang Tea Factory semble être une firme de qualité soucieuse d'offrir des produits de très haute tenue.


Un jolie découverte qui inspire douceur et authenticité. Une galette aussi agréable qu'un coucher de soleil automnal assis dans un verger une tasse de Pu Er à la main !!

20 juin 2007

Photo de famille


Pour répondre à la question pertinente d'un des lecteurs de La Galette de Thé qui souhaitait savoir à quels thés je dédiais telle théière, voici une photo d'ensemble de toutes mes théières ici réunies sur leurs étagères.

Avoir autant de théières peut paraître inutile, sauf à la rigueur pour celui qui désire juste les collectionner et ainsi en avoir le plus possible, ce qui est nullement le cas pour moi.

Je les utilise toutes, certaines forcément plus fréquemment que d'autres en fonction de mes préférences en matière de thé (devinez lesquelles... ??) mais chaque théière a une fonction bien précise. Un même thé sera totalement différent préparé dans l'une ou dans l'autre.

J'estime ma collection actuelle (et définitive... si si c'est vrai !!) très équilibrée et particulièrement homogène en termes de forme, de contenance et de type de terre. Toutes ces théières proviennent de la Maison des Trois Thés sauf deux achetées chez Tea Masters.

Voici, ci-dessous, quelques informations très succinctes. Je reparlerai de chacune de ces théières de façon beaucoup plus détaillée dans les prochaines semaines.

(de gauche à droite)











1er étage avant :

- Yixing en terre épuisée, 10 cl, Pu Er cuits ou très vieux
- Yixing en terre épuisée, 11 cl, Pu Er cuits ou très vieux
- Taïwanaise de potier, 6 cl, Pu Er divers
- Yixing en terre épuisée, 12 cl, Pu Er divers

1er étage arrière :

- Théière Tea Masters, 20 cl, Wulongs + Pu Er
- Yixing en terre épuisée, 10 cl, Wulongs Rochers + très fermentés
- Yixing en terre épuisée, 15 cl, Baozhongs
- Yixing en terre épuisée, 15 cl, Pu Er divers











2eme étage avant :

- Taïwanaise de potier, 5 cl, Pu Er divers
- Yixing en terre épuisée, 15 cl, Pu Er divers
- Yixing en terre épuisée, 12 cl, Pu Er crus jeunes et vieux
- Yixing en terre épuisée, 20 cl, Pu Er cuits

2eme étage arrière :

- Théière Tea Masters, 12 cl, Wulongs peu fermentés
- Yixing en terre épuisée, 10 cl, Wulongs Dan Cong
- Taïwanaise de potier, 12 cl, Wulongs moyennement fermentés
- Taïwanaise de potier, 8 cl, Wulongs peu fermentés

Note :

"Terre épuisée" est un terme utilisé à la Maison des Trois Thés pour désigner la terre originale de la région d'Yixing (Chine) réputée pour sa qualité et avec laquelle sont fabriquées les Yixing anciennes AUTHENTIQUES. Cette fameuse terre n'existe plus depuis de nombreuses années déjà, elle est tout simplement épuisée à force d'avoir été extraite durant des siècles, d'où ce nom de "terre épuisée" pour désigner ces magnifiques théières. Il reste néanmoins encore quelques stocks privés de cette précieuse terre utilisée par quelques potiers contemporains fabriquant des théières modernes avec de la terre d'origine mais atteignant des prix astronomiques. Sachez pour finir que la quasi totalité des théières vendues un peu partout sous le terme "Yixing" n'en sont absolument pas, au contraire, il s'agit de théières fabriquées avec de la terre médiocre souvent très nocive pour la santé (ajout de colorants et autres produits chimiques). Le terme "Yixing" étant utilisé juste pour vendre. Soyez donc très méfiants...