13 février 2008

22, v'là les flics !


J'ai souvent conseillé aux débutants voulant se lancer dans le monde fascinant des Pu Er de commencer par s'offrir les trois vracs d'entrée de gamme de la M3T. Ils sont accessibles à toutes les bourses et sont très représentatifs de ce que peut être réellement un Pu Er âgé d'une dizaine d'années.

Parmi les trois, un seul ne fait pas généralement l'unanimité chez ceux qui les ont tous testés : le vrac 22/1996. Et pourtant, de part sa forme, c'est le seul qui ressemble le plus à un Pu Er car les deux autres (23/1997 et 24/1998) ont des feuilles gigantesques, hors-normes qui font penser à tout autre chose qu'à des feuilles de thé !


Oui mais c'est un 'cuit' me diront certains. Certes, la réputation des Pu Er 'cuits' proposés en vrac est en général catastrophique mais parfaitement fondée car la majorité d'entre-eux sont proprement infects : ils ont tous cette odeur caractéristique de poisson pourri digne des pires sauces soja. Toutes les enseignes célèbres (exceptée la M3T) proposent malheureusement ce type de Pu Er sur leur carte. Il ne faut donc pas s'étonner que la majorité des gens soient rebutés par les Pu Er !! Pour l'anecdote, la première fois que j'ai bu un Pu Er, j'ai presque vomi... Je m'étais juré de ne plus jamais en boire... bon, j'ai très légèrement changé d'avis depuis ! Et pourtant il provenait d'une maison de thé très célèbre en France... Bref.

Revenons à notre n°22. Pourquoi beaucoup d'entre-nous passent-ils à côté de ce petit bijou ? Tout simplement parce qu'il nécessite quelques précautions particulières. Moi-même, je l'ai raté à plusieurs reprises ! Pour commencer, il s'agit d'un thé qui offre un parfum subtil, délicat (très proche du vrac 11/1970... et oui, j'assume en disant cela !). Ceux qui s'attendent à un goût puissant à faire exploser et projeter leur râtelier (ou leur appareil dentaire pour les Kevin de service !!) sur le mur d'en face, autant les prévenir tout de suite : fuyez, vous perdez votre temps !

Non, il s'agit d'un Pu Er très parfumé mais qui requiert visiblement des zones olfactives très différentes de celles qui servent habituellement dans une dégustation (je ne sais pas si ce sont les bons termes scientifiques mais vous m'aurez compris). Le côté iodé mélangé aux fruits secs et aux parfums de gâteau est extrêmement élégant mais demande une concentration toute particulière pour pouvoir y adhérer.

Si l'univers de ce thé est au goût de celui qui le déguste, on rentre alors dans quelque chose d'assez merveilleux pour un Pu Er de ce prix. On y trouve grosso-modo tous les aspects d'un VRAI Pu Er 'cuit' (terre humide, notes pâtissières, etc...) mais avec un équilibre remarquable et une excellente tenue des infusions. Au fil des infusions, la douceur toute relative permet même d'aller assez loin dans la diversité de goût.


Le seul problème et pas des moindres : il faut impérativement une théière qui monte très haut en température. A peine trois de mes vénérables Yixing d'époque destinées aux Pu Er (dont la petite taïwanaise et la Duanni orange) ont réussi le test qui consistait à transformer ce petit vrac en chef d'oeuvre. Autre impératif : un dosage généreux : 5-7 g / 10 cl avec une eau parfaite (cartouche Brita neuve si possible) et surtout bouillante. Les infusions seront de préférence assez longues : de 1mn30 à 2 mn.

Si tous ces éléments sont réunis, ce vrac 22/1996 explosera littéralement en bouche et il sera du coup superflu de rêver aux galettes des années 80. En effet, il saura très bien remplacer certaines d'entre-elles qui n'ont vraiment pas à le faire rougir de honte ;-)

6 février 2008

To blog or not to blog...


Pourquoi ce besoin que nous avons tous de raconter notre vie à travers un blog exclusivement dédié au thé ?

- Un besoin de partage d'une passion dévorante ?

- La recherche désespérée d'une reconnaissance, même si elle reste totalement virtuelle ?

- Un outil pour assouvir certains manques... ?

- Un remède à des frustrations insoupçonnées ?

- De l'exhibitionnisme plus ou moins inavoué ?

- Le besoin de flatter son ego en attendant une myriade de compliments sur tel ou tel propos ou photo ?

- La quête maladive d'une certaine forme de perfection transposée à l'art du thé (en d'autres termes, l'envie que tout le monde puisse atteindre cette même "perfection") ?

etc, etc...

Peut-être est-ce tout ça à la fois ? Bref, on n'est pas très loin de la psychanalyse de comptoir comme diraient certains... J'ai beau essayer de tourner le problème dans tous les sens, je n'arrive pas à trouver de réponse précise à cette question fondamentale : pourquoi ai-je lancé mon blog le 4 octobre 2006 ?

Alors quel est le but final de nos blogs ?
To blog or not to blog... that is the question, à laquelle j'invite tous les autres brillants collègues bloggeurs (et vous, fidèles lecteurs) d'essayer d'y répondre. On ne sait jamais, ça peut toujours intéresser certaines personnes de le savoir ;-)