31 mai 2007

Ma cave à Pu Er idéale

Il est arrivé de temps en temps que certains lecteurs me demandent de leur envoyer la liste de mes Pu Er pour les aiguiller dans leurs choix ou juste par curiosité. Je n'ai jamais rechigné à la leur donner.

Désormais pour éviter à ceux désirant se lancer (ou se perfectionner) dans l'aventure des Pu Er et de me demander cette fameuse liste, je vous dévoile en "exclusivité mondiale" le contenu de ma cave à Pu Er !! Elle pourra peut-être paraître impressionnante aux yeux de certains, mais n'oubliez pas que je bois du Pu Er depuis de très nombreuses années : cette réserve ne s'est donc pas constituée du jour au lendemain...

J'ai ajouté quelques notes de dégustation personnelles succinctes et tout à fait subjectives étant donné qu'il ne s'agit que d'impressions reflétant un moment précis. Chaque Gong Fu Cha étant complètement différent, les goûts changent presque à chaque fois en fonction du dosage, du matériel ou tout simplement de l'humeur. Par conséquent, n'y prêtez pas trop attention car ces petits commentaires n'ont que très peu de valeur au bout du compte. Quant aux petites étoiles, elles ne sont pas des plus objectives non plus, juste une vague indication !

J'essayerais de mettre cette liste à jour quand le besoin s'en fera sentir. De votre côté, n'hésitez pas à donner vos impressions et à améliorer ce petit "guide".

Voici mon stock actuel :




GALETTES DE PU ER (Bingcha)

Galette n°19 de 1980
***** M3T
Equilibre remarquable, senteurs de meubles anciens cirés, camphre doux, pêche mûre : du grand art

Galette n°12 de 1983 ***** M3T
Notes de cire d’abeille, camphre frais, pêche de vigne ; rond, équilibré, tranquille : une pure merveille

Galette n°20 de 1983 ***** M3T
Mûr, très équilibré, notes chaudes d’humus, de sous-bois, de champignons : fabuleux

Galette n°5 de 1984 ***** M3T
Magnifiques odeurs de bois ancien, de cire, de fuits mûrs : une référence

Galette n°11 de 1985 ****** M3T
Complexe, notes de racine, de tourbe, de cuir, de vieux bois, persistance des infusions : magique !

Galette n°4 de 1986
**** M3T
Assez mûr et sec, notes très minérales et de fruits secs : difficile d’accès mais intéressant

Galette n°10 de 1987
***** M3T
Frais, puissant, poivré, notes complexes de champignons et de camphre doux : géant

Galette n°3 de 1989
**** M3T
Très mûr, plein, rond, boisé, notes de fruits secs ; simple mais très gourmand

Galette n°21 de 1990
***** M3T
A mi-maturité encore assez vert mais très grand potentiel. Notes fruitées. Très belles feuilles

Galette n°26 de 1993
** M3T
Assez sombre mais très plat, sans réelle présence ni personnalité : très moyen

Galette n°23 de 1994
**** M3T
Sombre, mûr, boisé avec des rappels de fruits secs, de lait et de miel. Belle douceur

Galette n°14 de 1996
**** M3T
Assez vert, nerveux, végétal et relativement fruité; très intéressant et bon rapport qualité/prix

Galette n°31 de 1998
****** M3T
Notes épicées, camphré, eucalyptus, palette aromatique complexe, potentiel énorme : magnifique

Galette n°30 de 1999
***** M3T
Magnifique jeune Pu Er, frais, végétal, camphré, équilibré, notes épicées, potentiel énorme

Galette’’7542’’ Menghai de 1999
**** TM
Assez vert, végétal, notes de cidre et de miel, potentiel intéressant : à laisser vieillir

Galette Yi Wu Zheng Shan de 2000 ... YS
en attente...

Galette Feng Qing Tea Factory Ripe de 2001
***** YS
Beaucoup de rondeur, de velouté. Notes très fruitées vraiment prenantes. Impeccable pour le prix.

Galette Yi Wu Qizi Bing Cha de 2001 *** TM
Végétal, boisé, lacté, tabac frais, un sympathique Pu Er avec un bon potentiel de vieillissement

Galette n°33 de 2002
**** M3T
Jeune mais mûr ; chocolaté, noisette, boisé et sucré : simple, efficace avec un bon rapport qualité-prix

Galette n°42 de 2003 **** M3T
Belles feuilles, goût végétal, parfums tenaces de cire et d’eucalyptus mais beaucoup trop chère

Galette Fo Cha Ji Wu Liang Mountain Wild Arbor de 2003
... YS
en attente...

Galette Feng Qing 7813 de 2003
**** YS
Subtile, fruitée, notes de fleurs d'oranger, belle longueur en bouche. Intéressante

Galette n°28 de 2004 ***** M3T
Frais, vert, très fruité, rond, souple, belle longueur sans aucune amertume : Pu Er jeune déjà admirable

Galette Xia Guan Ancient Wild Trees de 2005
**** YS
Très frais, herbacé, fruité : notes d’abricot, très parfumé et long en bouche, sucré ; délicieux

Galette Gong Ting Tribute Ripe Pu-erh de 2005 **** YS
Un Pu Er cuit fruité, crémeux, délicat et long en bouche : un sans faute pour le prix

Galette Star of Menghai de 2005 **** YS
Jolie maturité, boisé et chocolaté. Déjà intéressant mais peut-être à laisser reposer quelques années

Galette Six Famous Tea Mountain Ban Zhang de 2005
**** YS
Très long en bouche, végétal, notes de beurre, odeurs discrètes de fumée : pas mal du tout

Galette Yong De Raw Pu-erh Lin Cang de 2006 **** YS
Des feuilles magnifiques, une infusion soyeuse. Notes végétales, sucrées, fruitées : grand potentiel à mon avis

Galette Mengku Certified Organic Single-Estate de 2006
**** YS
Feuilles de haute qualité, arômes puissants et soutenus, notes originales de noix : une galette de très belle facture

Galette Menghai 0532 Ripe Cake de 2007 *** YS
Une galette cuite primeur ! Liqueur pâteuse avec un goût typiquement Menghai. Pas mal sans plus

Galettes 1998(36)-2003(37)-2003(41)-2004(38) **** M3T
Set découverte de 4 échantillons de galettes jeunes, très différentes dont certaines sont des grands crus : vraiment intéressantes mais trop chères


BRIQUES DE PU ER (Zhuancha)

Brique n°2 de 1967 ****** M3T
Très vieux Pu Er aux accents tourbés ; calme et sagesse : grandiose. Hélas épuisé à la M3T depuis longtemps

Brique n°10 de 1983 ****** M3T
Très mûr, sucré, équilibré, notes de noisette, vieux bois, senteurs de tourbe : remarquable

Brique Gong Ding Cha Zhan de 1988 ** TM
Mûr, chocolaté, vanille, boisé et sucré mais peu de longueur : sympa sans plus

Brique Jiang Cheng de 1990 *** TM
Notes fleuries assez originales, mûr, végétal, sous-bois humide : pas mal mais trop capricieux

Brique Xiaguan Aged Ripe Pu-erh de 1997
... YS
en attente...

Brique CNNP Yunann de 2000 **** TM
Très puissant, notes chocolatées évoquant les thés rouges, senteurs de fumée : bon rapport qualité/prix

Brique Fu Hai Tea Factory de 2000 **** TM
Grande douceur, mûr, gourmand, notes de chocolat, de vanille,de cuir : vraiment sympa pour ce prix

Brique Jiu Wan Factory Ripe Pu-erh de 2002
... YS
en attente...

Brique Dehong Yunnan de 2005 **** YS
Très vert, agréablement frais et acidulé, fruité, presque mentholé : réjouissant


CARRÉS DE PU ER (Fangcha)

Carré n°2 de 1979 ****** M3T
Très camphré, encens pontifical, notes de réglisse, d’épices, puissant et assez frais pour son âge ; génial

Carré n°3 de 1980 ***** M3T
Assez inhabituel : notes de légumes verts, vapeurs de petits pois, déroutant mais fantastique

Carré n°4 de 1985
***** M3T
Proche du carré 1979 en moins vif, camphré, épicé, poivré, gingembre ; très joli

Carré Fang Zhan Menghai de 1990
**** TM
Très végétal, senteurs de forêt automnale, sucré et très doux : assez original et reposant


PETITS CUBES DE PU ER

Cubes Fu Zi Zhuan de 1987 **** M3T
Liqueur sombre, mûr, notes tourbées, maltées; grande présence : très beau Pu Er


NIDS DE PU ER (Tuo Cha)

Tuo Cha Feng Huang n°7 de 1978 ***** M3T
Très mûr, bonne présence, relativement fruité (noisette, noix, pêche), vieux cuir, moelleux : remarquable

Tuo Cha n°3 de 1979 **** M3T
Belle rondeur, notes assez sombres de châtaigne grillée, cacao, fleurs orientales ; un peu plat mais très beau

Tuo Cha n°8 de 1986 ***** M3T
Equilibré, notes de bois jeune, légèrement camphré, champignons frais : doux, agréable et beaucoup de classe

Tuo Cha Menghai Factory de 1997
** TM
Assez vert, végétal mais peu de présence et trop simple : moyen


PU ER EN VRAC (Sancha)

Vrac n°11 de 1970 **** M3T
Notes boisées et de vanille, court en bouche mais une subtilité très agréable

Vrac n°16 de 1983 ***** M3T
Notes de tourbe, de champignons, cave sèche, très long en bouche, feuilles géantes : fantastique

Vrac n°15 de 1992 ****** M3T
Notes de terre humide, de cave, très bel aspect de la feuille, grande présence, fraîcheur malgré le côté sombre : un « must » avec un excellent rapport qualité/prix

Vrac n°22 de 1996 ***** M3T
Iodé, poivré, végétal, terreux, fruits secs. Petites feuilles très parfumées, belle présence. De toute beauté

Vrac n°23 de 1997
****** M3T
Légumes verts, fruité (mirabelle), très rond avec une fraîcheur sucrée. Belle charpente. Excellent

Vrac n°24 de 1998
****** M3T
Notes de vieux cuir, boisé et fruité (pruneaux), terre humide, notes animales. Equilibre superbe. Terrible !!


M3T = Maison des Trois Thés, Paris
TM = Tea Masters, Taïwan
YS = Yunnan Sourcing, Chine

29 mai 2007

Feng Qing is the King !

Voici une autre très belle découverte de chez Yunnan Sourcing : la galette Feng Qing Tea Factory de 2001. Un Pu Er cuit. Jeancarmet de Pu Erh & Yixing ainsi que Michel de Teajar en ont fait l'éloge sur leurs blogs respectifs; ils avaient entièrement raison.


Pour son prix, cette galette est exceptionnelle. Elle va largement plus loin que la Star of Menghai, dont je vous ai parlé la précédente fois, qui paraît du coup beaucoup plus classique.

En ouvrant le paquet d'envoi qui contenait la galette, les effluves sucées ont embaumé immédiatement ma pièce; ça m'a mis la puce à l'oreille : j'étais en face de quelque chose de prometteur.

Quel velouté, quelle présence ! Beaucoup de finesse. Tout est rond, agréablement sucré, parfumé comme rarement (en ce qui concerne les Pu Er cuits). C'est franchement la classe ! De belles notes fruitées remplacent les habituelles notes fumées de ces thés. Quelques traits de miel de-ci-de là accentuent encore la sensation de plaisir.

Ce Pu Er a beaucoup de corps et tient par conséquent assez bien les nombreuses infusions. Quant aux feuilles humides dans la théière chaude, miam, on en mangerait presque ! Délicieux.

La longueur en bouche est remarquable. Une galette très gourmande : j'ai l'impression d'avoir mangé un bonbon aux essences naturelles ou un petit biscuit au beurre.

Il est préférable selon moi, de préparer cette galette en Yixing plutôt qu'en Zhong. J'ai utilisé une "terre épuisée" de 10 cl. Une terre tendre assez poreuse qui semble être une Dunanni. Le thé est dosé à 3,5 g.


Jeancarmet le place dans son top 5 des Pu Er cuits, moi je dirais qu'il supplante aisément tous les autres de ma collection datant des années 90 et 2000. Donc forcément, the winner is... Feng Qing 2001 ! (les Pu Er cuits des années 80, c'est autre chose bien sûr).

Décidément YS monte de plus en plus dans mon estime. Le seul bémol que je formulerais à leur égard : la lenteur des envois. Que c'est long !! A se demander si les paquets traversent les océans en radeau ou l'Asie à dos d'âne...

Comment ça, vous n'avez pas encore commandé cette petite perle ? Mais au lieu de perdre votre temps à lire mon blog, vous feriez bien de cliquer le plus vite possible ici avant qu'il n'y en ait plus car il n'en reste que très peu, autant dire plus rien...

26 mai 2007

Des blogs, en veux-tu ? En voilà !


Dans mon infinie bonté, je souhaiterais faire un petit peu de pub pour annoncer quelques nouveaux venus dans l'univers des blogs sur le thé, histoire de les parrainer !!... En deux jours, trois nouveaux. Courage les enfants, mais soyez originaux surtout, car on commence à être nombreux sur la toile... Vous n'avez plus le choix désormais, à partir d'aujourd'hui vous êtes obligés d'alimenter vos blogs pour accueillir tous les nouveaux visiteurs qui s'apprêtent à cliquer sur les liens suivants :

Esprithé
Une vraie encyclopédie, je l'ai surnommée Mademoiselle Wikipedia du thé ! Très instructif pour une vision large et complète du monde des thés. Très prometteur.

Esthetic Tea
Un black blog né il y a quelques heures, donc je ne peux pas en dire grand chose. L'ange qui est aux manettes (il ou elle?, signe ses posts sous ce pseudo !) souhaite donner une orientation différente à son blog; cette idée me paraît judicieuse. Puisse-t-il (ou elle !) avoir raison ! A suivre...

Ma Route du Thé
Tout neuf également, pas assez de recul pour s'en faire une opinion.

Je n'oublierais pas de signaler les trois blogs précédents nés il y a tout juste un mois et dont je n'ai jamais parlé de façon ostensible. C'est chose faite désormais. En plus, ils sont réellement excellents :

La Cave à Thé
Très esthétique avec des photos superbes. La rencontre de la méditation avec l'art du thé chinois : mélange parfaitement maîtrisé. Un début sans faute.

Teajar
So british : décalé, excellent sur toute la ligne. J'adore !

Tetsubin
Un passionné calé en botanique, il nous a tous bluffé avec son article sur les plantes. Avec ses mots à lui, il nous dépeint son amour du thé.

Quant aux autres, les vieux de la vieille, vous n'allez pas me faire un coup de calgon parce que je ne vous ai pas mentionnés, on vous connaît par coeur et on vous aime tous !! Moi le premier. Vous les trouverez tous dans ma sélection à droite.

25 mai 2007

Vuitton made in Taïwan


J'ai choisi de vous parler aujourd'hui d'un coffret taïwanais dont vous avez déjà entre-aperçu la théière et une tasse.

Il s'agit d'un ensemble de voyage de très haute qualité. Mais attention, il ne s'agit pas de "chinoiseries" pour touristes que l'on trouve dans n'importe quel bazar chinois à chaque coin de rue. Au contraire, il s'agit d'objets de très belle facture et de grande fiabilité fabriqués par des artisans taïwanais. Ce coffret était vendu autrefois à la M3T, époque rue du Pot de Fer, d'après la personne qui me la cédé.

Le contenu : une théière, un pot de réserve, deux tasses et deux tasses à sentir. Tout ce petit monde est protégé dans un écrin en bambou avec capitonnage intérieur en tissu.


La théière est minuscule. Elle permet d'infuser 5 cl de thé, pas plus. Une très bonne terre, fine, digne d'une Yixing ancienne, ce qui permet de monter très haut en température. Je l'utilise avec toutes les sortes de Pu Er. Comme souvent avec les théières taïwanaises de potier, les infusions sont précises et très analytiques restituant en détails les arômes, contrairement aux "terres épuisées" qui iront plus en profondeur mais passeront à côté de certaines subtilités. En fait, on obtient un rendu proche du Zhong mais en bien mieux. Cette minuscule taïwanaise permet surtout de faire des économies étant donné que 1 à 2 grammes suffisent à préparer presque 1 litre de thé en Gong Fu Cha (plus de 20 passages avec les mêmes feuilles). Idéale pour les galettes des années 80 afin de prolonger leur vie !!


Les tasses sont remarquablement fines, j'en ai parlé dans un post précédent. Elles sont minuscules et donnent une jolie transparence au thé que l'on s'apprête à boire. Presque transparentes elles-mêmes, elle permettent d'alléger considérablement certains Pu Er un peu lourds en bouche. C'est très étrange le pouvoir que possède une tasse sur l'infusion. La porcelaine est si fine qu'il est préférable de les manipuler avec précaution !

Je n'utilise pas pour le moment le pot de réserve ni les deux tasses à sentir. En fait vous l'aurez deviné, je me sers que du couple théière-tasse. Fallait prendre le tout ou rien...


Pour finir ce tour d'horizon, parlons un peu du coffret : sa particularité réside dans le fait qu'une fois fermé, il est presque impossible de l'ouvrir sans connaître l'astuce pour y arriver. Une espèce de mécanisme typiquement chinois permet d'ouvrir puis de glisser le couvercle. Rigolo : effet garanti.

Monsieur Jeancarmet, sans rancune ! (il comprendra)

23 mai 2007

Festival de Cannes

Faux : tous les Pu Er de type "cuit" ne sentent pas la marée basse ou l'ancienne et sordide pissotière citadine ! Loin s'en faut.


Par exemple cette jolie galette achetée il y a un an chez Yunnan Sourcing force le respect. Même si elle porte un nom un rien prétentieux, 'Star of Menghai', ce Pu Er de 2005 brille en effet dans la cour des cuits très jeunes. Il semblerait que cette référence soit épuisée car elle ne figure plus sur la liste de vente du site.


Une galette fortement compressée, des feuilles de qualité moyenne, bref rien d'exceptionnel à première vue. Pourtant ce thé en a dans le ventre ! Le titre ronflant de "Star" se justifie pleinement dans la mesure où l'on ne retrouve aucun des désagréments généralement présents dans les "cuits". Ne vous attendez pas à y sentir des odeurs de fumée, de poisson à l'oeil glauque, de grange pourrie, etc... Odeurs hélas trop fréquemment présentes. Non, la 'Star of Menghai' nous offre de subtiles notes de bois frais, d'agrumes, de miel.

Vous l'aurez compris, un Pu Er de la Menghai Factory à la hauteur de la réputation de cette célèbre firme et de plus, vendu à un prix très accessible comme toujours chez Yunnan Sourcing.


Je profite de l'occasion pour vous présenter une autre star, en quelque sorte la 'Star of Yixing' !! Eh oui, voici probablement la Rolls de toutes mes théières toutes catégories confondues. Une Yixing en "terre épuisée" acquise tout récemment. Originalement achetée à la M3T par le précédent propriétaire. Un objet fantastique : forme, qualité de terre, conception, lignes superbes.

Epaisse, relativement lourde et faisant 15 cl environ (contenance que j'estime de plus en plus idéale), cette théière est parfaitement en phase avec tous les Pu Er (surtout les vieux ou ceux qui sont très mûrs). J'ai préparé la 'Star of Menghai' dans cette Yixing. Résultat : encore plus de moelleux, de présence et de transparence. La théière n'existe plus, seul le thé est là, presque palpable (comme un ampli de haute-fidélité transparent où l'électronique s'efface totalement derrière la musique). La technicité de cette Yixing ancienne est époustouflante mais je reviendrai là-dessus plus longuement une prochaine fois.

Comme quoi, pas la peine d'aller à Cannes pour voir les stars monter le célèbre escalier !

22 mai 2007

Thé au balcon


M'inspirant (très vaguement...!) d'une photo aperçue sur Tea Masters, j'ai tenté, à mon tour, de recréer une ébauche de pavillon de thé sur ma terrasse.

Exit ma collection de bonsaïs qui se porteront bien mieux à la campagne qu'en ville et bienvenue à l'équipe de bambous ! Pour l'instant je n'ai placé que quatre pots sur mon balcon. J'aime bien le raffinement de cette plante et surtout le bruit du vent soufflant sur les feuilles. Cet aspect confère un petit côté méditatif au Gong Fu Cha même si ce n'est pas, dois-je le rappeler, la fonction première de cette technique de dégustation.

Ces bambous, encore un peu petits, créent déjà une ambiance propice à la dégustation. J'ai fabriqué il y a quelques années une petite table basse destinée au thé que j'ai également ressortie pour l'occasion.

Outre l'aspect purement esthétique, cette expérience permet de se rendre compte que le goût d'un Pu Er change radicalement en fonction qu'il est bu à l'intérieur ou à l'extérieur. Au grand air, le palais arrive à capter une infinité de subtilités passées inaperçues à l'intérieur d'une pièce close. A se demander si l'apport d'oxygène (ou plutôt d'air frais) n'est pas profitable à la réelle appréciation d'un thé.


Pour l'instant, il n'y a pas d'autres objets ni décorations, mais je compte bien trouver quelques idées simples pour pouvoir créer une espèce d'annexe extérieure rien que pour le thé !

19 mai 2007

Petit moment de solitude...


En panne de motivation et peu inspiré pour rédiger de nouveaux sujets surtout face à la déferlante actuelle sur les blogs de bons articles, tous plus originaux les uns que les autres, je me contenterais cette fois-ci de mettre en ligne une petite photo, histoire de ne pas laisser mon blog sans vie trop longtemps...

Mais la question se pose malgré tout : comment rester novateur face à cette multiplicité de sites traitant presque tous du même sujet ?

12 mai 2007

Japanese Whispers


Quelques clichés pour Daniel, alias Sacha, du blog Le Zhong Nomade qui nous présente ces derniers temps ses impressions sur les thés verts japonais. Ces derniers furent mes premières amours en matière de thé. Eh oui, j'ai débuté sur la voie du thé directement par les Sencha, Matcha et autres Gyokuro.

Ok, ok, certains me presseront d'avouer, sous la torture bien-sûr, qu'auparavant et en allant encore plus loin dans le temps, je me délectais d'une espèce de breuvage que d'aucuns osent toujours appeler, au jour d'aujourd'hui, "thé" : le fameux "thé des moines", produit phare d'un célèbre marchand de thé français. Je reconnais que ce concept purement marketing du thé est l'instigateur de ma passion dévorante. J'ai souvenir de ces odeurs qui évoquaient en moi des paysages lointains divers et variés. Bref, j'avais l'impression d'être un grand maître de thé devant mon bol de ce thé ! Ridicule avec du recul, mais une bien belle époque d'initiation malgré tout.


Mais revenons à nos thés japonais. Il est indéniable le fait que les Pu Er m'ont définitivement éloigné de cette famille si particulière. Au départ j'étais séduit par l'aspect esthétique, forcément japonisant, de l'art du thé de ce pays : cérémonie (cha no yu), objets liés au thé, environnement végétal, etc... Le côté zen, où le vide a plus d'importance que le plein, est un régal pour l'esprit. Le temps semble suspendu ou plus exactement ralenti. Bien, mais le thé en lui même est-il a la hauteur de cette perfection esthétique ? Rien n'est moins sûr.

La fraîcheur absolue des Sencha est un régal, certes, mais qu'en est-il de la richesse des parfums ? Assez pauvre selon moi, car l'attention se focalise principalement sur cette recherche de frais. Le palais ne capte que ça dans les thés japonais. Il existe bien évidemment une quantité de subtilités qui diffèrent d'une variété à l'autre, mais les parfums, toujours très iodés cela-dit en passant, se situent toujours au second plan.


En d'autres termes, l'amateur boit du thé japonais non pas pour ses parfums (qui, ayons l'honnêteté de le reconnaître, ne changent pas fondamentalement entre chaque variété) mais plutôt dans une démarche de bien-être corporel ou encore spirituel. Le thé vert japonais est un univers réellement à part. L'acte de déguster son thé, dans le sens qu'on lui donne avec les vins, est peu présent. Au contraire, le thé japonais est trop étroitement lié aux différentes cérémonies qui lui sont consacrées pour n'être qu'un "vulgaire" produit de consommation. Un monde assez hermétique dans lequel les occidentaux que nous sommes ne percevront jamais le réel sens de ces thés.


En somme, une autre approche du monde du thé, sans aucun doute beaucoup plus philosophique que celle des Pu Er ou Wulongs.

N/B : je vais malgré tout m'y remettre un jour, ne serait-ce que pour ressentir à nouveau l'aspect gras et huileux de l'infusion suivi en général de palpitations cardiaques (car très riche en vitamine C). Par-contre, je vais être franc, le goût ne m'attire plus vraiment...

10 mai 2007

Le temps des Cathédrales


Quelle légèreté, quelle finesse !

Cette minuscule tasse taïwanaise fait partie d'un coffret acquis récemment dont je vous reparlerai car il réserve bien des surprises dont cette toute petite théière que vous apercevez vaguement sur la photo...

Tel un vitrail, la finesse des parois laisse passer la lumière de façon étonnante. Il est possible de voir la liqueur par transparence. Je n'ai jamais vu des tasses en porcelaine aussi fine, du coup je les manipule toujours avec beaucoup de précaution car elles présentent une certaine fragilité.


Je me suis amusé à boire le même thé dans deux tasses différentes, à peu près de même dimension. Celle-ci apporte énormément de douceur, de transparence, de légèreté au thé. Il est intéressant de faire le test avec un Pu Er bien mûr, bien lourd. Dans la petite tasse taïwanaise, il semblera léger en bouche comme de l'hostie ! L'autre tasse mettra plutôt en avant les caractéristiques brutes du thé mais celui-ci traînera les pieds alors que la petite tasse fine ne s'embarrassera pas de ces lourdeurs mais visera directement l'âme du thé avec une légèreté et une souplesse dignes d'un envol d'anges !

Une fois encore, il n'est pas inutile d'insister sur le fait de bien choisir les tasses en fonction de ce que l'on boit (comme pour le vin). Déçu d'une dégustation ? : bien souvent ce n'est pas le thé qui est médiocre mais la tasse dans lequel il est bu !


Magnifique.

3 mai 2007

Vanille aime le Pu Er !


Ayant eu l'énorme plaisir de garder durant 8 jours la jeune chienne âgée de 4 mois de mon frère, j'ai pu constater avec bonheur que celle-ci est attirée naturellement par les odeurs végétales qui lui chatouillent sa petite truffe. Elle ne loupe pas un instant pour sentir l'herbe fraîche, surtout le matin quand les parfums regorgent d'odeurs humides, terreuses si proches de celles des Pu Er !! Elle affectionne également particulièrement la terre des pots de fleurs qu'elle confond maladroitement avec de la pâtée.


Je suis certain que Vanille est une mordue de thé qui s'ignore encore et plus précisément de Pu Er ! En effet, elle me regardait avec un regard qui en disait bien long à chaque fois que je dégustais mes galettes ramenées de Paris... D'ailleurs je lui ai fait sentir une feuille de thé et sa réaction immédiate fut de renifler l'herbe du jardin en grattant la terre; curieux non ? Il existe des chiens dressés pour retrouver des truffes sous terre, voici en exclusivité mondiale le premier chien chercheur de galettes enfouies sous le gazon ! Mais ma pauvre fille, tu confonds un peu trop le Pu Er avec les asperges !!!


Par curiosité, j'ai essayé de trouver une équivalence entre ces odeurs d'herbe fraîche, de terre humide avec les Pu Er de ma collection. Je pense que le Pu Er qui se rapproche le plus de ces parfums si caractéristiques serait la galette n°21 de 1990 achetée à la Maison des Trois Thés. Un aspect très végétal à mi-maturité avec des notes très vertes mais assombries par un côté terreux très présent, signe d'un processus de vieillissement en cours. Je constate que ce brave toutou a plutôt bon goût car elle n'est pas attirée par la plus mauvaise de mes galettes, bien au contraire !


Une bonne leçon pour nous tous : se familiariser avec le maximum d'odeurs naturelles autour de nous, qu'elles soient végétales, animales, minérales, florales, etc... Notre nez ne pourra se former que de cette façon-là. Il ne suffit pas de boire uniquement des litres de thé mais il est tout aussi impératif de découvrir le maximum de parfums existants dans la nature afin d'avoir encore plus de références à notre actif dans le but d'exercer notre mémoire olfactive et pouvoir ainsi mieux cerner toute la palette aromatique d'un thé.


Bon, c'est bien beau tout ça mais cette histoire s'est tout de même terminée par une bonne gamelle de croquettes remplie à ras bord et une paire de pantoufles (les miennes) déchiquetées... Comme quoi Vanille, il y a encore pas mal de chemin à parcourir avant de s'improviser une pro du Pu Er !!!