30 janvier 2007

Kärcher


Un nettoyage parfait de son matériel à thé est indispensable alors qu'il est souvent relégué au second plan. Une théière insuffisamment rincée risque à terme de favoriser l'apparition de moisissures très néfastes. L'action d'essuyer est également très important car les traces d'eau endommagent l'aspect patiné à la surface des Yixing si on néglige ce point.

Je vous livre ma petite méthode qui a fait ses preuves :

Après une dégustation, je commence par vider la bouilloire à alcool encore brûlante (important) dans la bouilloire électrique. En d'autres termes, quand j'éteins le brûleur je ne la laisse pas se refroidir avec son contenu d'eau.

Etant donné que les parois de la bouilloire sont encore très chaudes, toutes les traces d'humidité disparaissent bien plus rapidement sous l'effet de la chaleur qu'en essuyant avec un chiffon. En quelques minutes la bouilloire est sèche, sans utiliser un seul instant le chiffon ! Ne pas la refermer avec son couvercle mais la laisser sécher à l'air libre.

Quant à la théière, j'applique le même principe. Après avoir jeté les feuilles, je la rince plusieurs fois avec l'eau bouillante qui restait. Si elle ne suffit pas, j'en rajoute à bouillir (pas du robinet, mais filtrée ou de bouteille à cause des traces de calcaire). Pour cette opération, j'utilise ma bouilloire électrique qui se manipule bien. Ne pas oublier de rincer le couvercle. Attention à ne pas se brûler les mains car l'eau est très chaude. Insister en ôtant toutes les feuilles à l'intérieur de la théière. Ne pas oublier de nettoyer le bec.

Une fois propre, j'utilise sans attendre le chiffon en micro-fibre et j'astique la théière encore brûlante ainsi que son couvercle. Mais attention UNIQUEMENT l'extérieur et SURTOUT PAS l'intérieur. Même avantage que précédemment, la théière séchera très rapidement sous l'action des parois brûlantes.

Que ce soit la bouilloire ou la théière, il est tout de même préférable d'attendre quelques heures avant de reposer les couvercles, histoire d'aérer un peu les objets !

Quant au reste du matériel (tasses, pot de réserve, ...), je le rince tout simplement à l'eau chaude sous le robinet (sans produit vaisselle évidemment) et je l'essuie avec un chiffon propre différent de celui que j'utilise pour la vaisselle, cela va de soi bien-sûr !

Grâce à cette méthode, mes théières sont impeccablement patinées et n'ont aucune trace de moisi à l'intérieur ni de calcaire à leur surface.

27 janvier 2007

Lux Aeterna


Plusieurs lecteurs m'ont demandé quel combustible j'utilisais pour ma bouilloire traditionnelle avec brûleur à mèche.

Le plus simplement du monde, j'utilise de l'alcool à brûler (methanol 90% vol). Le même produit qui est couramment utilisé avec les appareils à fondue. Il est possible de s'en procurer à peu près partout. Quant aux mèches qui se consument hélas relativement vite, il est facile de s'en procurer dans toutes les bonnes merceries, mais celles-ci par-contre, se font de plus en plus rares !!

Outre l'aspect esthétique de ces bouilloires, je trouve qu'elles contribuent à améliorer sensiblement l'ambiance d'un Gong Fu Cha. Le chuchotement continu de l'eau entrain de bouillir est semblable à une douce musique apaisante. Ce murmure permet sûrement d'être encore plus réceptif au thé que l'on est entrain de déguster. De plus, l'eau reste toujours à la bonne température : 95°, idéale pour les Pu Er et les Wulongs.

19 janvier 2007

C'est de la bombe...


Un grand merci à Christophe, allias Jeancarmet du blog Pu-Erh & Yixing pour l'envoi de deux échantillons franchement magnifiques.

Tout d'abord 5 grammes de la prestigieuse galette n°29 de 1982 laquelle me laissera un souvenir aussi riche qu'un voyage au bout du monde. Cette dégustation fut un réel choc. Des notes très boisés, chocolatées, poivrées. Quelques parfums de liège ? Ou peut-être plus exactement de vieux fûts de chêne remplis de Bordeaux prestigieux ?! L'ensemble est très complexe avec une tenue remarquable. Comme le souligne Christophe sur son blog, on se croirait en présence de vieux livres aux odeurs si caractéristiques. Du très très grand matos mais hélas très cher...


Le second échantillon est un classique de la M3T mais que je n'avais jamais goûté auparavant : le Pu Er en vrac n°8 de 1968. Très subtil, mûr, boisé. J'ai particulièrement bien apprécié les parfums de vanille bourbon. Je possède dans ma collection le vrac n°11 de 1970 qui s'en approche un tout petit peu, mais le vrac de 1968 est tout de même assez différent dans la mesure où il s'agit d'un Pu Er avec beaucoup plus de classe.

La dégustation de ces deux échantillons s'est réalisée en Gong Fu Cha dans une Yixing en terre épuisée de 10 cl qui monte très haut en température; aspect essentiel pour ce type de Pu Er.

Merci encore à toi Christophe pour ces deux perles !

16 janvier 2007

Espace fumeur !


Une bonne théière doit pouvoir transmettre parfaitement la chaleur mais aussi maintenir les feuilles au chaud en retenant la chaleur le plus longtemps possible. Je rappelle une nouvelle fois que la température de l'eau doit être au moins de 95° aussi bien pour les Pu Er que les Wulongs.

Une eau insuffisamment chaude n'aura aucune action sur les feuilles qui ne réussiront ni à s'épanouir ni à libérer correctement leurs parfums. Quand un thé paraît fade, sans relief, inexpressif, la cause est souvent liée à la température de l'eau (je parle de l'eau d'infusion à l'intérieur de la théière).

Autre chose, certains thés comme les Pu Er, nécessitent souvent une infusion un peu plus longue par rapport aux Wulongs. Surtout après les nombreux passages lors d'un Gong Fu Cha, lorsque les feuilles commencent à s'épuiser, il est préférable de prolonger les infusions de plusieurs minutes, voire dizaines de minutes. Une mauvaise terre refroidira trop vite, laissant tremper les feuilles dans une eau devenant juste tiède... Ceci risque de compromettre la qualité de l'infusion. Il est par conséquent impératif que la théière soit de qualité.

Une théière qui "fume" de manière prolongée après y avoir versé l'eau bouillante (comme sur la photo) est un indice assez fiable d'une bonne qualité de terre. En général les terres épuisées retiennent bien mieux la chaleur que les autres. Mais ce n'est pas pour autant une généralité. Une bonne théière taïwanaise de potier est aussi très conductible. Quant aux autres de moins bonne qualité, elles risquent de rester insuffisament chaudes pour réussir son thé : autant alors utiliser un Zhong; mais là je me répète !

Notez au passage, qu'une terre épuisée dégage une odeur naturelle caractéristique quand elle est brûlante. De plus, il arrive parfois même que les fumées qui s'échappent d'une théière bien culottée soient gorgées de parfums suaves résultant des précédentes infusions...

8 janvier 2007

Galette des Rois


Et pourquoi ne pas déroger pour une fois à la tradition des Galettes des Rois en dégustant une galette de Pu Er plutôt qu'un dessert à base de frangipane ? D'autant plus que cette agréable galette n°33 de 2002 (M3T) se place sur des registres assez similaires. Notes de beurre chaud, de noisettes, de noix, de petit beurre ou encore de chocolat (au lait). Bref, une ambiance très dessert tout ça !!

Préparé en théière en terre épuisée de 10 cl et dosé à 5 grammes, ce Pu Er reste étonnamment stable au fil des infusions.

La palette arômatique reste cependant très simple mais efficace, sans aucune brutalité, toute en rondeur. La longueur en bouche est assez moyenne mais le goût soyeux très sucré et attrayant rend cette galette vraiment sympathique. Même si sa force ne se maintient pas au-delà du 4e passage, les parfums restent subtilement présents bien au-delà.


Les Pu Er ont la réputation d'être tous très chers ? Non loin de là, cette galette coûte moins de 35€ et pèse près de 350 g. Que voulez-vous, certaines rumeurs sont tenaces...

Bien moins chère que l'or de Melchior, aussi parfumée que l'encens de Balthazar, moins rare et plus douce que la myrrhe de Gaspard, cette jolie galette n'aurait sûrement pas déplu à nos Rois Mages !!

Et la fève dans tous ça ??? Et bien voilà, cliquez ici

J'en profite pour remercier David Abiker de FRANCE INTER qui m'a contacté, à ma grande surprise, pour sa chronique matinale "Blogs à Part" où il a parlé de LA GALETTE DE THÉ ce matin vers 6h20. Vous pouvez l'écouter ou podcaster sur le site.

PS : contrairement à ce qui est mentionné sur le site de la radio, je m'appelle bien Philippe et non Antoine ! ;-)

5 janvier 2007

Just married !


Ma toute nouvelle acquisition provenant de la M3T : ce très joli pot de réserve réalisé par un potier.

La beauté de ses courbes, la simplicité de ses lignes, l'harmonie des couleurs, ... tout participe à une entente parfaite entre ce pot et mes théières. La forme du goulot épouse agréablement leurs lignes.... Quelles que soient leurs rondeurs, elles sont parfaitement calées avec leur couvercle maintenu fermé grâce aux parois du pot (comme l'illustre bien la photo), laissant couler tranquillement l'infusion au fond du pot...

De plus, la tenue en main est impeccable et le maintien de la chaleur d'une bonne stabilité. La couleur claire du fond met en valeur la transparence de la liqueur nous encourageant ainsi à l'admirer un peu plus souvent. L'aspect évasé du pot permet enfin de mieux appréhender les parfums du thé que l'on s'apprête à boire.

Que ce soit les terres épuisées ou les taïwanaises, toutes mes théières sont tombées amoureuses de ce charmant petit pot; je pense qu'il en est de même pour moi !!

2 janvier 2007

Bonne Année


Oui tout simplement une bonne et heureuse année 2007 à tout le monde.

Plutôt que de vous souhaiter comme la coutume l'exige une bonne santé, je vous encourage d'essayer de la conserver en buvant un maximum de thé !

Profitez ainsi de vos galettes, de vos briques et autres Tuo Cha en privilégiant avant tout le GOÛT (je ne le répéterai jamais assez) et ne vous souciez plus de grâce, de détails que ni vous chers lecteurs, ni moi ne maîtrisons !....