12 mai 2007

Japanese Whispers


Quelques clichés pour Daniel, alias Sacha, du blog Le Zhong Nomade qui nous présente ces derniers temps ses impressions sur les thés verts japonais. Ces derniers furent mes premières amours en matière de thé. Eh oui, j'ai débuté sur la voie du thé directement par les Sencha, Matcha et autres Gyokuro.

Ok, ok, certains me presseront d'avouer, sous la torture bien-sûr, qu'auparavant et en allant encore plus loin dans le temps, je me délectais d'une espèce de breuvage que d'aucuns osent toujours appeler, au jour d'aujourd'hui, "thé" : le fameux "thé des moines", produit phare d'un célèbre marchand de thé français. Je reconnais que ce concept purement marketing du thé est l'instigateur de ma passion dévorante. J'ai souvenir de ces odeurs qui évoquaient en moi des paysages lointains divers et variés. Bref, j'avais l'impression d'être un grand maître de thé devant mon bol de ce thé ! Ridicule avec du recul, mais une bien belle époque d'initiation malgré tout.


Mais revenons à nos thés japonais. Il est indéniable le fait que les Pu Er m'ont définitivement éloigné de cette famille si particulière. Au départ j'étais séduit par l'aspect esthétique, forcément japonisant, de l'art du thé de ce pays : cérémonie (cha no yu), objets liés au thé, environnement végétal, etc... Le côté zen, où le vide a plus d'importance que le plein, est un régal pour l'esprit. Le temps semble suspendu ou plus exactement ralenti. Bien, mais le thé en lui même est-il a la hauteur de cette perfection esthétique ? Rien n'est moins sûr.

La fraîcheur absolue des Sencha est un régal, certes, mais qu'en est-il de la richesse des parfums ? Assez pauvre selon moi, car l'attention se focalise principalement sur cette recherche de frais. Le palais ne capte que ça dans les thés japonais. Il existe bien évidemment une quantité de subtilités qui diffèrent d'une variété à l'autre, mais les parfums, toujours très iodés cela-dit en passant, se situent toujours au second plan.


En d'autres termes, l'amateur boit du thé japonais non pas pour ses parfums (qui, ayons l'honnêteté de le reconnaître, ne changent pas fondamentalement entre chaque variété) mais plutôt dans une démarche de bien-être corporel ou encore spirituel. Le thé vert japonais est un univers réellement à part. L'acte de déguster son thé, dans le sens qu'on lui donne avec les vins, est peu présent. Au contraire, le thé japonais est trop étroitement lié aux différentes cérémonies qui lui sont consacrées pour n'être qu'un "vulgaire" produit de consommation. Un monde assez hermétique dans lequel les occidentaux que nous sommes ne percevront jamais le réel sens de ces thés.


En somme, une autre approche du monde du thé, sans aucun doute beaucoup plus philosophique que celle des Pu Er ou Wulongs.

N/B : je vais malgré tout m'y remettre un jour, ne serait-ce que pour ressentir à nouveau l'aspect gras et huileux de l'infusion suivi en général de palpitations cardiaques (car très riche en vitamine C). Par-contre, je vais être franc, le goût ne m'attire plus vraiment...