5 février 2007

Le poids de l'élégance



Comment ne pas succomber au charme de cette galette n°21 de 1990 (M3T) d'une légèreté et d'une finesse proches de la dentelle. Les feuilles sont d'une rare élégance pour un Pu Er compressé. Elles sont tellement souples qu'il suffit presque de souffler sur la galette pour qu'elles se détachent; magique !! Au placard le couteau à huîtres...

Cette galette semble constituée de feuilles entières particulièrement bien conservées. La compression en galette, faite ici de manière très souple, paraît impécablement maîtrisée. Mais je pense avant tout que ce Pu Er a subit un stockage parfait, car le côté savoureux et léger semble confirmer un vieillissement idéal : aucune odeur de moisi, de grange humide, de pourri. On est en présence de quelque chose de parfaitement abouti, avec un potentiel énorme. De plus, en admirant la beauté des feuilles, je les soupçonne de provenir de théiers sauvages. Mais je ne peux pas l'affirmer à 100%.

Ce Pu Er se situe à mi-maturité. Encore assez vert d'esprit, les premières rides de vieillesse commencent à trahir ses 17 ans d'âge ! Les parfums sont extrêmement complexes, allant du fruité au camphré, du végétal au minéral, en passant quelques fois par des notes de fleurs dont je n'ai pas forcément réussi à discerner leur provenance (probablement une fleur rare poussant au fin fond d'une forêt paumée dans un pays inconnu !!). Enfin quoiqu'il en soit, une liqueur hautement parfumée.

La dégustation : quatre grammes dans une terre épuisée de 10 cl et préparé bien-entendu en Gong Fu Cha. Une dizaine d'infusions au total. Il est sûrement possible d'aller bien au-delà, mais faute de temps, je me suis limité à ces dix infusions parfaites et hautement poétiques.

J'oubliais : le préambule est tout aussi puissant en émotion, à savoir les feuilles sèches dans la théière vide brûlante : un grand moment avec ses parfums chauds et suaves ! Cette étape préliminaire du Gong Fu Cha est d'ailleurs souvent ma préférée.

La classe...