5 décembre 2007

Magnificat anima mea


Magnificat anima mea Dominum,
et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo.


Tels sont les premiers mots du Magnificat qui est un chant de louange à la Vierge Marie faisant partie des Vêpres, un office du soir particulièrement beau et émouvant.

Quel est alors le rapport avec le thé ? A priori aucun ! Cependant, en chantant dimanche dernier les Vêpres (il m'arrive de prêter occasionnellement ma voix à un choeur grégorien qui chante les offices en latin -messes traditionnelles en latin selon le rite tridentin St Pie V pour ceux qui connaissent-), j'ai voulu réécouter en rentrant chez moi un de mes disques favoris : les Vêpres de Monteverdi (1567-1643) dans une interprétation inégalée jusqu'à présent, celle de la Capella Reial sous la baguette inspirée de Jordi Savall.

Chef d'oeuvre parmi les chef d'oeuvres, ce monument de l'histoire de la musique sacrée occidentale rivalise de perfection avec les plus belles oeuvres telles que les passions de J.S. Bach. Monteverdi est très certainement mon compositeur préféré. Son oeuvre marque de plus la transition entre la musique de la Renaissance (XVIe s.) et la musique Baroque ce qui ouvre de nouveaux horizons sonores passionnants. L'enregistrement immortalisé par Jordi Savall et sa troupe est empreint d'un profond mysticisme. Le pouvoir de ces Vêpres transporte l'auditeur dans une dimension presque surnaturelle (lire l'explication érudite du chef dans le livret d'accompagnement).


Ce double CD sorti en 1989 vient tout juste d'être réédité sous le label AliaVox. Un prix très doux, un son remastérisé impeccable et une présentation luxueuse sous forme de digipack. Et c'est là que le parallèle avec le Pu Er intervient !

En effet, l'illustration de la couverture du coffret, sur laquelle on aperçoit le couronnement de Marie par le Christ, m'a immédiatement fait penser à une de mes plus belles galettes de Pu Er !


Les deux auréoles dorées des personnages me rappellent la magnifique(-cat !) galette n°9 de 1981, une acquisition toute récente pouvant également être assimilée à un chef d'oeuvre. Une "iron cake red mark", d'après le peu d'informations que je possède. Outre le fait que cette galette est exceptionnellement rare et désormais introuvable, elle a une particularité qui la distingue de ses consoeurs : sa finesse (moins d'un centimètre d'épaisseur) et sa dureté (il est très difficile de la casser).


Je ne peux m'empêcher désormais de faire un rapprochement entre la finesse et la forme peu banale de cette galette et l'aspect subtil et irréel des auréoles de tous ces saints immortalisés par les grands peintres de l'époque baroque !! Et oui, je sais c'est un peu tiré par les cheveux mais bon, une imagination trop foisonnante n'a jamais tué personne ;-)

Cette galette est semblerait-il un collector très prisé par les collectionneurs de Pu Er du monde entier. Epuisée depuis des lustres à la M3T, j'ai réussi miraculeusement à en racheter une à un ami qui en avait plusieurs (le chanceux !). Nous sommes dans un autre monde. Le monde de l'inaccessible, celui des Pu Er rares de collection. Une certaine quête de l'absolu, de la perfection. Etrange similitude avec le monde du sacré...

Quant au goût, j'en reparlerai plus en détail une prochaine fois. Je ne l'ai goûtée qu'une seule fois pour l'instant mais je peux d'ores et déjà vous dévoiler que dégustée en Gong Fu Cha tout en écoutant les Vêpres de Monteverdi, cette galette n°9 de 1981 vous fera perdre toute notion de la réalité... La sainteté à portée de main ! Une auréole risque même à terme de vous pousser sur la tête... !!!


CLAUDIO MONTEVERDI
Vespro della Beata Vergine 1610
La Capella Reial (dir, Jordi Savall)
(Alia Vox AVSA9855)